L’enfance
Elle naquit un jour d’hiver, un jour de tempête. Son père, lui, faisait surement les cent pas dans le couloir, sa sœur dans ses bras, dont ses cheveux montraient les signes d’un très beau roux, qui devait se demander dans le plus simple langage ce qui se passait, alors qu’elle pouvait entendre les cris de douleur de sa mère. Puis soudain d’autres cris se firent entendre, son père s’arrêta net regardant la porte de la chambre, puis tournant la tête vers Thalie lui disant en souriant
« Alors, elle ou il ? » Et Thalie lui avait rendu ce sourire. La porte s’ouvrit, sur une femme tenant une couverture entre ses mains dans laquelle était emmitouflé un nouveau-né.
« Félicitations, monsieur. C’est une petite fille ». Son père se pencha vers ce nouvel enfant toujours le sourire aux lèvres disant à l’aînée
« Thalie, je te présente ta petite sœur, Hestia. » Thalie a dû sûrement glousser ou encore essayer de tendre les bras vers Hestia. Ou alors, elle a dû la regarder se demandant qu’est que c’était cette chose, qui bâillait dans cette couverture. Mais ce jour-là, la famille Ollivander venait d’accueillir en son sein une nouvelle arrivante.
Deux ans plus tard, Monsieur Ollivander était de nouveau dans ce couloir, regardant la porte à chaque fois qu’il passait devant. Ses deux filles, Thalie et Hestia, le regardèrent se demandant ce qui se passait. Elles avaient vu le ventre de leur mère s’arrondir devenant de plus en plus gros. Puis pour la troisième fois, on entendit à nouveau des cris de nouveau-né et encore une fois, on venait présenter le nouvel arrivant à leur père, puis à Thalie et Hestia.
« C’est votre petite sœur, Selene. »
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Des pas précipités, des cris d’amusement. On pouvait entendre tout cela dans la boutique de Gabriel Ollivander. Il ne manquait pas une occasion d’emmener ses filles dans sa boutique. Il aimait entendre leurs rires envahir chaque rayon du magasin, et même parfois entendre un bruit de boites tombant en déluge sur le sol. Oui, Gabriel aimait voir cette boutique vivre avec les facéties de ses filles. Et quand il n’y avait plus de clients, il prenait du temps pour leur montrer tous les recoins de ce lieu qui s’était transmis de génération en génération. Il leur raconta ses recherches de bois, et de ces petits êtres qui logeaient dans les arbres. Il leur parlait avec une telle passion que les deux enfants étaient pendus à ses lèvres. Elles le regardaient avec ces yeux si émerveillés, lui demandant de voir, ces petits êtres qui se nommaient Botrucs et qui faisaient des arbres leur maison. Quand il contait ses aventures, car c’est ce que c’était pour ses filles, il pouvait voir leurs bouches s’ouvrirent comme pour former un
« Woo ».Il n’y avait pas de doute, Gabriel Ollivander aimait ses filles, plus que tout, il aimait voir leur sourire et leur joie de vivre. Il ne doutait nullement que ses filles un jour suivraient ses traces pour continuer ce prestigieux métier qu’était celui de sa famille depuis des milliers d’années.
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C’était quelques jours après l’anniversaire de Thalie, un jour d’été, les filles étaient dehors jouant tranquillement. Selene faisait semblant de mettre la table marmonnant
« Les fourchettes n’aiment pas les R .» Pour se rappeler de l’emplacement de celles-ci. Pendant ce temps, Hestia et Thalie faisaient la cuisine. Leur mère pouvait les entendre décrire leur recette, ce qui la faisait sourire. Pour elle, ses filles étaient la prunelle de ses yeux, ce qu’on lui avait donné de plus important. Et elle était heureuse de voir que ses filles s’entendaient à merveille. Elle savait qu’elles allaient veiller l’une sur l’autre et qu’aucune ne souffrirait d’une quelconque mise à l’écart. Bien sûr, elle savait que son aînée et Hestia avaient un lien fort, mais elle mettait cela sur le fait qu’elles n’avaient qu’un an d’écart. Mais malgré tout les deux plus grandes faisaient tout pour que leur cadette ne se sentît pas délaissée. Alors non, Madame Ollivander n’avait aucune peur pour ses filles.
Thalie et Hestia mirent un plat dans un four imaginaire, se disant qu’il fallait mettre une heure la tarte au four, mais cela était une heure bien à elles. Elles allaient aider leur petite sœur, firent semblant de prendre le thé et de s’échanger des banalités, comme si elles étaient des grandes personnes. Puis Hestia fit un petit bruit, et elle se leva disant fièrement que la tarte était prête. Hestia prit des morceaux de tarte dans ses mains pour en servir à ses sœurs et s'en servit également une. Une idée lui traversa l’esprit et elle disait à ses sœurs
« Maman, aussi a droit à de la tarte. » Alors elles décidèrent d’apporter un morceau à leur mère, prenant un morceau de ce qu’elles appelaient une de tarte de terre et la lui apportaient toutes les trois avec un large sourire.
Poudlard
1ére année
Hestia était nerveuse, elle avançait dans la gare en compagnie de sa famille en se demandant où le choixpeau magique allait l’envoyer. Elle ne voulait nullement être envoyée à Serpentard, elle n’aimait pas le serpent, n’aimait pas son fondateur. Alors, non, elle n’avait aucune envie de se retrouver dans cette maison. Pourtant, ses parents l’avaient rassuré, lui disant que la maison ne faisait pas le sorcier. Mais, il y avait malgré tout cette crainte. Sa sœur la rassurait également lui disant qu’elle n’irait pas dans cette maison, qu’elle se retrouverait autre part. Elle s’en inquiéta tout au long du chemin vers cette école où leur père avait étudié, fut impressionnée par la grandeur du château et de son lac, se sentant tout d’un coup plus petite qu’elle ne l’était et ayant cette impression que son nom n’avait pas grande importance.
Et même quand elle avançait dans la grande salle, elle avait cette impression qu’elle n’était pas grand chose. Alors elle cherchait sa sœur qui était sûrement avec les autres élèves de sa maison comme si elle essayait de se rassurer. Elle trouvait son aînée, qui lui souriait, comme pour lui dire que tout allait bien. Les nouveaux élèves commencèrent à défiler, sous le choixpeau magique, on pouvait entendre des Gryffondor, Serdaigle, Poufsouffle et Serpentard criés dans toute la salle, sous les applaudissements de chaque table. L’angoisse s’intensifiait au fur et à mesure, puis soudain, elle entendit son nom. Elle regarda une dernière fois sa sœur qui lui murmurait que tout irait bien. Hestia s’avança, doucement vers ce tabouret, s’assit en avalant sa salive et prit une grande inspiration au moment où on lui mettait le choixpeau.
« Oh, encore une Ollivander. » Hestia ferma les yeux, espérant qu’il n’allait pas l’envoyer dans cette maison qu’elle n’aimait guère.
« Mmmh, je vois. » Il prenait son temps, et cela devenait insupportable pour la jeune Ollivander. Elle voulait entendre la décision, savoir où elle allait aller, et ce choixpeau prenait un malin plaisir à la torturer, du moins c’était l’impression que cela lui donnait. Et enfin la libération
« SERDAIGLE » Elle était contente de retrouver sa sœur, et d’être dans la même maison qu’elle. En plus, c’était l’ancienne maison de son père, il y avait donc de quoi être contente. Elle était d’un coup plus sereine, alors qu’elle rejoignait sa sœur à la table des Serdaigle. Elle se disait que peut être l’année prochaine Selene se retrouvera dans la même maison que ses soeurs.
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5ème année
Elle avait lu ça dans un livre de la bibliothèque, un moyen de pouvoir se transformer en un animal. Hestia avait été directement fascinée par cet acte magique, elle pouvait s’imaginer vagabonder dans la forêt interdite, voir des choses que personne n’avait vu. Alors elle avait emprunté le libre, pour le prendre dans la grande salle, elle était pressée de montrer sa nouvelle idée à ses sœurs, devenir Animagus. Elle arrivait dans la salle, essayait de repérer ses sœurs qui devaient être assises à une des longues tables, et quand elle les repéra, elle se précipita vers elle, tenant le livre contre elle avec un grand sourire.
Elle s’assit à côté de Selene, Hestia avait un large sourire et ses sœurs connaissaient bien ce sourire, tellement bien que Selene lui demanda
« Qu’est-ce qui te rend si joyeuse ? » Sans même laisser sa sœur lui dire bonjour
« Bonjour à toi aussi chère petite sœur. » Hestia l’avait dit en regardant le sourire et posant son livre sur la table. Elle se redressa, se tenant bien droite, elle ouvrit le livre à une page bien précise puis cacha le contenu de la page.
« J’ai décidé que j’allais devenir Animagus. » Thalie et Selene la regardèrent étonnées, se demandant comment elle avait eu cette idée. Mais leur regard n’arrêtait pas la seconde des Ollivander, elle leur montrait le livre leur disant que toute la démarche était indiquée, toujours dans son petit monde.
« Vous croyez que ça a quel goût les feuilles de Mandragore ? » Thalie essayait de la ramener dans le monde réel
« Mais Hestia… Hestia. » Elle posa sa main sur le bras de sa sœur pour la faire revenir et à ce contact Hestia regarda son aîné
« Pourquoi, tu veux faire ça ? » La plus jeune surenchérit,
« C’est vrai, imagine que tu te transformes en limace ! » Hestia réfléchit quelques secondes à ce que sa petite sœur venait de dire, puis secoua sa tête et se retourna vers Selene
« Je ne me transformerai pas en limace, mauvaise langue. » Puis elle regarda Thalie
« C’est un défi. Seuls les plus grands sorciers arrivent à se transformer. Alors, je compte bien y arriver. Puis imaginez, je pourrais aller faire du repérage tranquillement voir quel arbre on peut utiliser pour les baguettes. Je pourrais m’occuper des Botrucs, ou encore éloigner d’autres animaux. » Oui, Hestia avait cette idée de métamorphose humaine bien ancrée dans sa tête et elle n’allait pas en démordre. Elle pourrait ainsi aider sa famille qui sait, elle pourrait distraire les Botrucs pendant qu’une de ses sœurs s’occupait de récupérer le bois qu’il leur fallait. Ou encore elle aurait pu éloigner d’autres animaux un peu plus dangereux, pour éviter qu’elles courent trop de risques.
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6ème année
Hestia était dans la bibliothèque révisant en compagnie de Thalie. Selene, elle, devait certainement être à un de ses entraînements de Quidditch. Elle parcourait les lignes de son manuel, constata qu’il lui fallait un complément d’informations et partit dans les rayons de la bibliothèque, puis elle revenait auprès de sa sœur. Hestia releva la tête quelques secondes, et croisa le regard d’Elizabeth, une autre Serdaigle qui était dans la même année qu’elle. Elles restaient à se regarder, d’un regard doux, un petit sourire apparut sur le visage d’Elizabeth, ainsi que sur celui d’Hestia. A son apparition, on pouvait voir le visage de la jeune Ollivander s’illuminer, et un léger soupir amusé s’échappa de la jeune fille, alors qu’elle essayait de se replonger dans son livre. Malgré tout, le regard d’Hestia passait du livre à celle qu’elle avait commencé a appelé Lizzy, sous le regard de sa sœur aînée. Puis la cadette ferma son livre pour aller le remettre, alors qu’un peu plus loin, Thalie vit Elizabeth partir également dans les rayons.
Hestia remit le livre là où elle l’avait trouvé, alors que Lizzy apparut à la fin du rayon avançant près de la cadette. Elle posa sa main sur le bras d’Hestia, ce contact la fit frissonner. Elle regardait Lizzy avec tant de douceur que la jeune Serdaigle ne pouvait détacher son regard des yeux bleus qu’arborait l’Ollivander. Hestia détacha quelques secondes son regard de celui de son amie, regardant si personne d’autre n’était dans le rayon, alors qu’Elizabeth rapprochait doucement son visage du sien jusqu’à ce que leurs lèvres se touchent. Un contact doux et sucré qu’Hestia aimait par-dessus tout, elle aurait voulu prolonger ce contact, elle aurait voulu pouvoir être seule avec Lizzy, que personne ne vienne les interrompre. Mais leurs lèvres se détachèrent, cet instant n’avait duré que quelques secondes. Hestia sourit à la jeune fille qui le lui rendit, puis elle s’en allait lui disant qu’elles se voyaient plus tard. Les deux Serdaigle sortirent des rayons, prirent des chemins différents, prenant le temps d’effleurer leurs mains et Hestia reprit sa place en face de sa sœur.
Thalie avait suivi l’échange de regard entre sa sœur et cette autre Serdaigle, ne disant rien avant d’être sûre. Elle avait continué à parcourir les lignes de son parchemin et quand sa sœur reprit sa place, l’aînée des Ollivander demanda simplement à sa sœur
« Comment elle s'appelle la jolie blonde là-bas ? Elle est de ton année, je crois non ? » Hestia se redressa alors d’un coup regardant Thalie alors qu’un léger rouge fit son apparition sur ses joues
« Thalie… » Elle ne savait pas quoi dire à sa sœur, savait que ce genre de relation n’était nullement bien vu, mais cela était plus fort qu’elle. Elle mordillait sa lèvre inférieure nerveusement
« Elizabeth. » Elle l’avait dit, gêné que sa sœur l’ait appris comme cela. Mais celle-ci ne semblait pas s’offusquer par la relation de sa sœur, au contraire, elle lui répondit sur un ton taquin
« Elle est très jolie, vraiment très jolie, Elizabeth. » Mais Hestia ne savait toujours pas où se mettre et demanda à sa sœur, sur un ton inquiet
« Ne dis rien aux parents, Thalie. S'il-te-plaît. » Elle n’avait pas peur de la réaction de son aînée, mais craignait celle de ses parents ou de sa plus jeune sœur. Et ce n’était pas comme si elle n’était attirée que par les femmes, les hommes aussi ne la laissaient pas indifférente, mais pour le moment elle s’était éprise d’Elizabeth. Hestia tourna le regard vers son amie qui la regardait avec un sourire aux lèvres, elle soupira légèrement et s’excusa auprès de ça sœur aînée.
« Excuse-moi… De ne t’avoir rien dit. »
Animagus
Première transformation
Cela faisait quatre ans qu’elle essayait de devenir Animagus, Hestia avait essuyé plusieurs échecs, notamment avec cette feuille de Mandragore. Elle avait avalé une fois la feuille et elle avait cru qu’elle allait vomir, elle l’avait craché dans le lavabo, alors qu’elle se brossait les dents où elle l’avait retrouvé dans son verre de jus de citrouille. Elle avait suivi toutes les étapes à la lettre, avait prononcé la formule matin et soir, commençant à avoir cette drôle d’impression, comme si un autre battement de cœur faisait écho au sien. Les premiers temps, cela n’avait pas été simple de vivre avec cette sensation et chaque jour elle devenait de plus en plus intense.
Mais Hestia avait pris son mal en patience, parlant de tout ceci à Thalie et Selene. Elle trouvait en ses sœurs un soutien et un sentiment rassurant face à cette expérience. Elle avait résisté à aller voir cette potion, l’ayant caché dans un tronc d’arbre à l’abri de toute lumière. Enfin, un orage avait éclaté, avec de beaux éclairs. Alors Hestia était allée chercher la potion, appela sa sœur aînée, elle ne voulait nullement être seule à ce moment-là. Elle avait besoin d’une personne en qui elle avait confiance, juste au cas où… Au cas où tout ne se passerait pas comme prévu. Elle prit la fiole contenant ce liquide rouge sang, et alla dans un parc de Londres à l’abri des regards avec sa sœur. La seconde des Ollivander pointa sa baguette vers son cœur récitant la formule
« Amato Animo Animato Animagus. » Puis elle but la potion.
Soudain, une violente douleur se fit ressentir en Hestia, qui s’accrochait à l’épaule de sa sœur laissant échapper un cri de douleur
« AHHHH ! » Son rythme cardiaque s’accéléra lui donnant l’impression que son cœur allait sortir de sa poitrine. Elle resserra sa prise sur l'épaule de Thalie qui lui demandait si tout allait bien, commençant à s’inquiéter pour sa jeune sœur. Hestia lui répondit avec tant de souffrance que cette inquiétude ne se calmait guère «
Ça fait un mal de chien… » Elle pouvait sentir tout son corps changer, ferma les yeux tellement elle avait mal.
« Thalie… AHHH ! » Alors qu’elle avait les yeux fermés, elle pouvait commencer à apercevoir une silhouette se dessiner, marchant vers elle et devenant de plus en plus claire et prenant les traits d’une renarde blanche et noire.
Les jambes d’Hestia commencèrent à se dérober sous la douleur, alors qu’elle ouvrit les yeux. Le bleu de ses yeux avait changé de couleur prenant un brun intense, ses vêtements prirent une couleur blanchâtre alors qu’une ligne rousse venait de parcourir le long de son dos, tandis que ses cris de douleur se faisaient de plus en plus intenses.
« THALIE ! Aide-moi ! » Hestia l’avait prévenue, elle lui avait dit que cela serait surement douloureux, elle lui avait demandé d’essayer de tout faire pour la calmer, de la rassurer. Et c’est ce que l’aînée fit, elle essaya de calmer sa seconde, par tous les moyens qu’elle pouvait, lui parlant d’une voix douce alors qu’Hestia continuait à exprimer sa souffrance. Thalie pouvait voir sa sœur se transformer petit à petit prenant la forme d’un renard. Un beau renard blanc et roux, un roux qui rappelait la couleur de cheveux de sa petite sœur. Puis enfin les cris cessèrent et Thalie n’avait plus en face d’elle le visage de sa sœur, mais celui d’un renard.
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Hestia Animagus
La nuit avait pris possession des lieux, elle régnait en maître ne laissant aucun recoin sans sa couverture. Seuls venaient troubler l'obscurité des yeux brillants, quelques animaux se promenant dans la forêt. Et dans ses habitants de la forêt, un renard se distinguait des autres, un renard au pelage blanc et roux. Ce renard avait pris l’habitude de venir dans les forêts, cherchant après un ou deux arbres bien précis, et quand il le trouvait, il le marquait de plusieurs coups de griffes, puis il repartait cherchant après un nouvel arbre à marquer. Hestia avait pris cette habitude d'aller de forêt en forêt, prendre la forme d’un renard alors que la nuit était tombée. Elle aimait parcourir les bois à cette heure, elle avait l’impression de les avoir pour elle toute seule, même si elle rencontrait quelques animaux qui la regardaient de façon étrange. Ils savaient surement qu’elle n’était pas des leurs et que sa vraie place n’était pas dans les bois. Elle faisait attention à tout, regardait si les lieux n’étaient pas dangereux, regardant si les animaux qui rôdaient dans le coin n’étaient pas trop agressifs, et ainsi elle éviterait sans doute des accidents à Thalie et son père.
Quand Hestia avait repéré les arbres qui lui semblaient idéaux pour la fabrication des baguettes, elle se retransformait en humain et repartait chez elle. Bien souvent Thalie l’attendait, parfois en s’endormant, mais elle était là dans le salon familial.
Puis le lendemain, elle partait avec sa sœur chercher le bois. Elle montra à sa sœur les arbres qu’elle avait marqués, ceux qui étaient infestés de Botrucs, parlaient des endroits qu’elle estimait un peu trop dangereux. Et pendant que Thalie coupait le bois, la seconde des Ollivander reprenait sa forme animale, pour faire des rondes et voir s’il n’y avait aucun danger. Après tout, on ne savait pas si un ours ou un autre animal, qu’il soit magique ou non, était dans les parages. Elle pouvait ainsi protéger sa sœur d’une certaine manière et garder un œil sur elle. Alors elle parcourait encore une fois la forêt pour faire une ronde. Elle distrayait les Botrucs qui avaient envahi les arbres en glapissant après eux pendant que sa sœur prenait le bois nécessaire pour leurs baguettes.
Lux
Mort dans l’âme
Un pop se fit entendre dans le jardin familial, Hestia revenait d’une forêt en Écosse, elle avait fait comme à chaque fois une ronde dans les bois afin de repérer des arbres qui pourrait convenir à la fabrication de leurs baguette. Elle passait toujours par la porte de derrière pour éviter qu’on ne la remarque et être plus discrète. Elle n’avait aucune envie qu’on pose des questions à sa famille à son sujet, leur faisant remarquer qu’elle sortait souvent le soir.
Elle rentra dans la maison, appelant sa sœur qui l’attendait toujours quand elle partait faire ses petites excursions. Hestia enleva son écharpe pour la suspendre ainsi que son bonnet et son manteau.
« Thalie ? » Hestia arrivait dans le salon où sa sœur était en train de lire un livre. La cadette venait s’asseoir dans un fauteuil, alors que l’aînée refermait son livre demandant à sa sœur si elle avait vu des choses intéressantes.
« Oui, mais les bois les plus intéressants sont près d’une tanière de loups, c’est donc un peu dangereux. » Hestia continuait à lui parler des autres arbres qu’elle avait vus et de ce qu’elle avait trouvé aux alentours. Puis soudain, quelqu’un frappa à la porte d’entrée. Les deux sœurs se regardèrent, se demandant qui pouvait bien venir les déranger à cette heure si avancée de la nuit. Hestia se leva accompagnée de sa sœur, elles allèrent à la porte regardant par le judas qui cela pouvait bien être. Hestia l’avait vu quelquefois en compagnie de sa petite sœur, sans jamais vraiment savoir comment il s’appelait. Elle ouvrit la porte, n’eut même pas le temps de dire quoi que se soit, qu’il lui disait d’une mine triste et d’une voix tremblante :
« Je suis désolé. » Ni Thalie, ni Hestia ne comprirent ces paroles sur le moment. Pourquoi était-il désolé, pourquoi avait-il cette voix si triste ? Il s’écarta lentement, baissant la tête et le cœur des Ollivander manqua alors un battement. Elles avaient cette impression que tout d’un coup, le temps s’était arrêté, que leur cœur ne pouvait plus battre et que l’air leur manquait. Hestia ne pouvait y croire, elle regardait Lucas, portant dans ses bras leur chère petite sœur, elle espérait que ce n’était pas ce qu’elle croyait, espérait voir sa sœur se relever des bras de son ami, leur disant que ce n’était qu’une blague, mais rien ne se produisait. Elle regardait la personne qui avait frappé à la porte, avala sa salive, alors que ses yeux s’embuèrent. Aucune des deux sœurs n’arrivait à dire un seul mot restant là à contempler le corps sans vie de leur cadette. Pourtant, elles auraient voulu savoir comment et pourquoi personne ne l’avait protégé. Ne voyant aucune réaction de la part des deux sœurs, Lucas demanda pour rentrer dans la demeure, qu’ils ne devaient pas rester sur le pas de la porte. Et c’est dans un mouvement mécanique, comme si elles n’étaient plus que l’ombre d’elles-mêmes qu’elles le laissèrent entrer. Le meilleur ami de Selene venait la poser dans le divan. Hestia serrait la mâchoire alors que la tristesse et la culpabilité commençaient à l’envahir. Elle pouvait entendre un des deux commencer à raconter ce qu’il s’était passé, alors que Thalie se rapprochait du corps de leur sœur. Mais en fin de compte, Hestia n’avait aucune envie de savoir, elle ne voulait pas entendre ce qui lui était arrivé, et la douceur qui lui était si commune vola en éclats, laissant une rage folle sortir d’elle, consumée par le chagrin.
« SORTEZ ! ALLEZ-VOUS-EN D’ICI ! » Lucas essaya de calmer la douce Hestia, mais il ne pouvait rien faire. Elle le regardait froidement
« Sors d’ici tout de suite. » Lucas resta interloqué
« Hestia… » Et encore une fois la seconde commençait à hurler sur celui qui avait été le meilleur ami de sa sœur
« DEHORS ! » La personne qui avait accompagné Lucas l’interpella et lui disait doucement
« Lucas, viens. » . Alors les deux hommes les laissèrent seules, avec Selene, leur courageuse Selene qui avait été si pleine de vie, la plus téméraire des filles.
Hestia se rapprocha du corps de sa benjamine, les larmes commençant à couler sans qu’elle ne puisse s’arrêter, se disant qu’en fin de compte, ce n’était pas ces personnes qui auraient dû protéger leur sœur, mais elles. Après tout, elles étaient les aînées. C’était elle la plus jeune, c’était leur rôle à Thalie et Hestia de la protéger de tous les maux. Hestia ne pouvait s’empêcher de penser qu’elles avaient échoué… qu’elle avait échoué. Maintenant, elle n’aurait plus que les pleurs et sa tristesse comme seule compagnie, ainsi que les pleurs de sa sœur aînée.
Thalie fit léviter le corps de Selene et prit la décision de monter leur petite sœur dans sa chambre. Hestia se laissa tomber dans un fauteuil, refusant toujours de croire à ce qui venait de se passer, ne voulant pas accepter que plus jamais leur sœur ne ferait partie de leur vie. Elle se mordait la lèvre inférieure, prit sa baguette disant cette formule d’un murmure
« Expecto Patronum » Et un renard partit en courant du bout de sa baguette prévenir les parents qui étaient en visite chez leurs grand-parents en France. Puis un bruit se fit entendre provenant de la chambre de Selene, sûrement Thalie. Hestia se leva pour voir son aînée.
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Renard marbré en service
Cela faisait un an que Selene les avait quittés, un an que les filles Ollivander se rongeaient l’âme à cause de leur culpabilité. Elles auraient tellement voulu la protéger, tellement voulu faire plus. Alors Hestia avait pris sa décision, peut-être sur un coup de tête, peut-être rongée par cette culpabilité, mais elle avait voulu par ce geste rendre un dernier hommage à sa défunte sœur. Elle avait décidé cela avec Thalie, toutes les deux avaient rejoint les rangs des Lux. Elles avaient pris le temps d’enterrer leur sœur, d’essayer de panser leurs blessures et d’effacer de leur mémoire cette soirée où Lucas avait ramené le corps de leur cadette, où le désespoir les avait envahi.
Alors encore une fois, Hestia avait pris cette habitude, se transformer certains soir, suivant discrètement certaines personnes. Elle passait inaperçue, on la prenait pour un animal sauvage, rien de plus, qui cherchait certainement à manger, le soir dans les poubelles. Elle pouvait ainsi écouter sans qu’on ne le sache les conversations, pouvait récolter des informations, sans mettre en danger une personne faisant partie de cette organisation. C’était pour elle sa manière de se rendre utile, sa manière à elle de faire en sorte que la mort de sa petite sœur ne soit pas vaine. Qui sait peut-être que si elle avait rejoint plus tôt les Lux, qu’elle avait mis ce don à leur service, Selene serait peut-être encore avec elle. Alors oui, elle profitait que personne ne sache ce qu’elle était devenue, un Animagus, profitait de sa petite taille pour se cacher quand on commençait à avoir des soupçons. Elle restait là, tapie dans l’ombre attendant un peu, puis sortit et reprit sa surveillance, prenant légèrement de la distance pour ne pas qu’on la remarque. Parfois, quand elle sentait que cela devenait dangereux, elle prenait une autre rue pour essayer de trouver un coin où il n’y avait personne, et se retransformait en humain.
D’autres soirs, elle partait, comme si elle allait voir après des arbres, et au lieu de cela prenait le temps de repérer des endroits stratégiques pour certaines opérations des Lux, elle ne laissait rien au hasard, fouillant dans tous les recoins, regardant les endroits les plus dangereux ou les plus exposés. Elle regardait partout avec minutie, essayant de ne rien oublier pour pouvoir faire les comptes rendus les plus détaillés et dire si l’endroit choisi était un lieu idéal ou non. Elle renseignait tout ce qu’il lui était possible de renseigner, leur montrant tous les endroits qu’elle avait vus pour assurer au mieux le déroulement des opérations.
Elle ne voulait pas qu’une famille puisse subir ce qu’elle avait vécu avec sa propre sœur. Elle allait là où on lui demandait d’aller, espionnait les personnes qu’on lui demandait de surveiller. Elle essayait d’empêcher sa culpabilité de cette manière, qui sait peut-être que sa chère petite sœur les regardait Thalie et elle en souriant, étant fière qu’elles aient repris le flambeau.