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 you've got a friend (Uriloïse)

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Anonymous
MessageSujet: you've got a friend (Uriloïse)   you've got a friend (Uriloïse) EmptyLun 28 Nov - 20:52

Urizen & Eloïse
you've got a friend (Uriloïse) Tumblr_lt01dxKBLG1r0iqxio1_500
If the sky above you should turn dark and full of clouds
and that old north wind should begin to blow,
keep your head together and call my name out loud.
Soon I will be knocking upon your door



C’avait été une nuit calme, à l’exception de quelques clients récalcitrants auxquels Eloïse avait dû rappeler des règles de bases (les mains ici, les yeux là, les doigts certainement pas là) et du froid qui s’était engouffré sous sa porte au milieu de la nuit, obligeant son client du moment à presser l’acte pour tenter de se réchauffer de cette manière-là. C’avait été une nuit pas trop douloureuse (les clients violents viennent rarement le mardi), une nuit où elle avait même pu observer quelques étoiles à travers sa petite fenêtre qui donnait sur la rue. Un chardonneret avait poussé la chansonnette sous les coups de quatre heures, alors que le dernier client toquait à la porte. Eloïse avait vaguement replacé quelques mèches dans son chignon, du bout des doigts, déjà fatiguée et pas certaine de terminer la nuit en un seul morceau. On ne s’y fait jamais vraiment, faut croire, même après quatre ans. Surtout après quatre ans. Les heures semblent toujours passer comme des secondes, dans ce boulot, s’égrenant au goutte à goutte, ploc plus que cinq clients, ploc on en est toujours au deuxième ploc le troisième va pas tarder à arriver. C’est une marche lascive qui n’est ni plaisante, ni douce, ni agréable, un enchaînement de pas dans un long couloir sombre qui trouve ses premiers reflets irisés dans l’aube qui se lève soudain, l’aube synonyme de délivrance et de repos. « Tu l’as bien mérité, rentre chez toi » qu’elle avait dit, la patronne, un terme totalement inapproprié, dégoûtant, mérité, elle a écarté les jambes et a laissé des hommes profiter d’elle, mérité, elle n’a rien mérité du tout, Eloïse, elle a juste mérité d’oublier cet endroit et ces gens et cette odeur d’opium dégueulasse qui y flotte en permanence.
Son pas est pressé, peut-être trop rapide. Elle passe devant les maisons sans en regarder les habitants qui se lèvent tout juste, qui sortent des limbes du sommeil et baillent encore dans leur lit, elle passe devant les cheminées qui fument et les radios qui chantent et elle baisse la tête, Eloïse, consciente que ce monde n’est pas le sien, consciente qu’elle fout tout en l’air jour après jour simplement parce que ça la distrait, simplement parce qu’elle aime ça, le sexe, le plaisir, simplement parce qu’elle ne peut se résoudre à être une simple liée, résumée à son statut de sang.

La logique voudrait qu’elle aille chez les Travers, à présent, parce qu’elle est censée accompagner les enfants du lever au coucher et qu’il s’agit du contrat tacite conclu avec Neron, auquel il est impossible de déroger. Mais elle est lasse, Eloïse, crevée, et elle n’a pas franchement envie de se préparer en vitesse pour aller sourire à sa famille de sangs-purs qui préfèrerait sûrement la voir bien loin de leur maison, exception faite du père. Elle n’a pas envie, Eloïse, et c’est pour ça que ses pas la mènent sur le chemin de traverse, dans l’endroit qu’elle connait sans doute le mieux : la boutique de l’apothicaire.
Lorsqu’elle était à Poudlard, elle ne s’était jamais vraiment intéressée à cet endroit, sûrement parce qu’elle n’avait rien à y faire (ah, si, les petits cachets prescrits chaque mois par le médecin, mais c’était toujours son père qui se chargeait d’aller les acheter) et aussi, un peu, parce que cette boutique lui foutait les jetons. Ça n’avait pas pris beaucoup, juste Urizen, pour qu’elle s’intéresse enfin à ce lieu bizarre, à cette échoppe d’un autre temps. Ça n’avait pris que lui et leur amitié, sa totale dévotion (à elle) et son ennui (à lui), trop souvent perceptible, pour qu’elle en fasse son lieu phare, le premier endroit où elle s’échouerait si elle devait faire naufrage. Il aurait sûrement préféré ne pas l’avoir dans ses pattes, Urizen, mais elle venait quasiment tous les matins, fidèle au poste, croissants sous le bras (vieille habitude qu’elle avait héritée de maman) et sourire aux lèvres, et ce matin ne déroge pas à la règle. Lorsqu’elle entre dans la boutique, sonnette tintant pour annoncer son arrivée, elle remarque son ami derrière le comptoir, visiblement occupé à distiller ses précieux conseils à cette vieille dame qui vient tous les matins. Mrs Collins. Eloïse la connait suffisamment, vu qu’elle la voit plusieurs fois par semaine et qu’à chaque fois, elle a droit à ce regard réprobateur, celui dit semble dire « jeune fille, je sais ce que vous faites de votre corps la nuit et ça me bouleverse profondément ». « Bonjour Mrs Collins », lâche tout de même Eloïse, guillerette, avant de se glisser du côté du marchand et d’agiter le petit sachet sous le nez d’Urizen. « Les croissants sont lààààà », elle s’écrie avec beaucoup trop d’entrain, avant de pénétrer dans l’arrière boutique sans lui demander son avis. Elle le connait trop, cet endroit, beaucoup trop et c’est sans doute mal, parce que ça veut dire qu’elle n’a pas besoin des produits en magasin, qu’elle a besoin de corser les doses, qu’elle a besoin de s’échapper davantage. Elle pose délicatement le paquet sur une petite table à l’entrée de la pièce, avant de se laisser tomber lourdement sur le large fauteuil de l’apothicaire, un peu mité sur les bords mais beaucoup trop confortable. Envie de dormir au bout des lèvres, elle lutte, mirettes grandes ouvertes, attendant qu’Urizen la rejoigne pour prendre le petit-déjeuner. C’est un rituel dont elle ne se lasse pas.
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