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 There's an old man sitting on the throne that's saying I should probably keep my pretty mouth shut - Caleb

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Anonymous
MessageSujet: There's an old man sitting on the throne that's saying I should probably keep my pretty mouth shut - Caleb   There's an old man sitting on the throne that's saying I should probably keep my pretty mouth shut - Caleb EmptySam 22 Avr - 19:17


There's an old man sitting on the throne that's saying I should probably keep my pretty mouth shut
feat.Caleb & Ruth

La nuit lui dégringola des épaules avec une violence de fin du monde. Pourquoi fallait-il que les choses soient ainsi? Son coeur trop faible, sa foi comme un fardeau...
Sa solitude.
Et puis les nattes trop tirées de sa chevelure, ce n'était pas une coiffure de femme, juste de statue. Un bloc de marbre ou de granit froid, hautain, non destiné à la vie... Il y avait eu des femmes dans le grand salon où l'on se retrouvait, il y avait eu des femmes, et il y avait eu Ruth. Une soirée comme une autre, parfois on l'invitait, parfois elle venait. Certains se rappelaient de semblants d'amitié, d'autres, juste d'une présence, et cela suffisait à justifier sa venue. Ainsi était le monde.
Les femmes riaient , les cheveux courts, les cheveux détachés, s'accrochaient aux bras des hommes. Pas Ruth. Elle avait les cheveux longs, elle avait les cheveux attachés, son regard ne s'égarait pas, s'attachait encore moins.
Elle avait un fiancé qu'elle n'aimait pas, qu'elle n'aimerait jamais, et cela aurait pu être une histoire, un roman... C'était la vraie vie, tout simplement, cela ne changerait pas.
Il y eut quelques paroles aimables, des mains pour prendre les siennes un peu, parler à mots voilés de vie, de politique. De son père.
Ruth ne disait rien, souriant à demi, inclinant la tête parfois. De temps en temps une phrase, un demi-mot, de vraie discussion jamais. Sincère, fidèle, fidèle jusqu'au bout au poison destinée à la détruire. Le sang...
Sa robe couvrait tout d'elle: jambes, bras, gorge aussi, gorge surtout. Il y avait des boucles à ses oreilles, simples, elles ne brillaient pas. Ses seuls bijoux.
On pouvait murmurer que la déchéance financière de sa famille en était la cause, mais le caractère même de Ruth l'expliquait surtout, cette piété chrétienne qui voilait son regard et ses passions...
On avait essayé de la faire danser, avec ses souliers démodés. Pour le charleston, elle refusait, pour d'autres danses également malgré les sourires, les mots enjôleurs. Pour une valse, deux, elle acceptait.
Elle dansait bien, Ruth, on la regardait peu pourtant. Elle ne s'en plaignait pas, convaincue depuis trop longtemps de n'avoir aucun droit réel à l'existence.
Bientôt, les fêtes et les bals se feraient selon les décisions de son mari, bientôt il n'y aurait que lui pour les valses... Il danserait avec d'autres certainement, les hommes avaient le droit d'être infidèles, non les femmes. Pour Ruth, il n'y aurait qu'Abelam, qu'elle le veuille ou non.
Elle avait but, un peu. Un verre, peut-être deux, pas plus. Et elle avait mangé, sans passion, sans gourmandise, de temps en temps elle souriait comme la bienséance le recommandait. Très vite on se désintéressa d'elle, de sa présence. On ne l'ignorait pas, on l'oubliait tout simplement. Ruth fit l'effort de rester encore une heure au moins, se perdant dans des rêveries qu'elle espérait sans mots pour ne rien trahir, y compris à son propre coeur.
Elle était partie ensuite, une simple cape sur les épaules, que lui restait-il si ce n'est la solitude d'une chambre, d'une maison, d'une famille?

Cela était trop, la phrase naquit dans son esprit, la terrassant d'un frisson par trop violent. Elle n'avait PAS le droit de penser cela. Ce n'était pas bien, égoïste juste, orgueilleux. On ne voulait pas d'une femme orgueilleuse, ou elle ne serait bonne qu'à être dévorée par des chiens.
De ses lèvres à peine rouges, à peine roses -le maquillage était péché- les quelques mots d'une prière, d'un acte de contrition, tentèrent de calmer la nausée naissante.
Vilaine fille, vilaine chienne.
Elle tremblait lorsque la nuit n'était pas si froide que cela, elle tremblait de sa propre existence voilà tout. Comment combattre la peur, alors?
Elle n'existait pas, elle, Ruth. Elle n'existait pas, n'avait aucun poids, aucune importance...
L'empathie pour ses chagrins, ses tristesses, n'existait pas, cela était bon pour sa soeur, sa cadette, elle qui parvenait à être belle, encore plus qu'elle ne l'était elle-même.
Et belle, Ruth l'était-elle seulement un peu? Non.
Alors, la jeune femme leva les yeux jusqu'aux étoiles, bien que le ciel de Londres les cache un peu, et compris qu'elle ne rentrerait pas ce soir.
Et que pour cela, elle paierait.

Elle transplana alors et la nuit lui dégringola des épaules comme un cataclysme, cela était dit. Devant elle, la silhouette d'un manoir, et qu'est-ce que Ruth espérait y trouver à l'intérieur, un ami? En avait-elle seulement jamais eu?
Non, derrière les murs habitait l'ami de son père, encore une fois l'ombre d'Abraham venait lui ôter tout espoir. Elle n'avait pas le choix pourtant, parce qu'à part Caleb, personne d'autre n'existait. Il l'écoutait parfois... Et Ruth pouvait se souvenir du rouge aux joues qu'elle avait déjà eu en le regardant, plus jeune, plus rêveuse, espérant peut-être que...
Les rêves étaient morts, amers.  

Impératrice de cendre et de deuil, elle traversa l'allée sans gloire, sans couronne. L'idée de pleurer semblait absurde à Ruth, on ne lui avait rien appris de cela, alors pourquoi l'envie ne passait-elle pas?
La part la plus masochiste d'elle-même espérait que Caleb se mettrait en colère en la voyant, la chasserait, appellerait son père peut-être, comme une enfant. Cela remettrait de l'ordre dans le chaos qui s'échappait d'elle alors...
Toute couleur avait quitté son teint alors que la jeune femme entrait enfin. Elle allait mal, Ruth, mais ne possédait aucun des mots, aucune des phrases pour l'expliquer vraiment.

”Êtes vous là? Je....je crois que j'ai besoin de vous...”

Et pour Ruth, un pire aveu ne pouvait pas exister, elle qui aimait à se draper d'une fausse fierté. Elle était là pourtant, au beau milieu de la nuit, dans une robe pour des fêtes anciennes, une robe défraîchie, les cheveux noués, beaucoup trop, et les boucles d'oreilles sans soleil que d'une main distraite, elle enlevait.


♡ ♡ ♡
MACFLY
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