CLAIRE ❁ dans un nuage le cher visage, de mon passé.

"Parlez-nous un peu de vous. Si vous deviez vous décrire en quelques mots que diriez-vous ?"
Elle est silencieuse, Claire, elle ne parle pas beaucoup. Et pourtant, si vous l'aviez vue il y a quelques années, elle respirait la joie de vivre. Elle riait, tout le temps, à gorge déployée. Elle aimait la vie. Mais il ne fait aucun doute que cette vie si douce lui a joué bien des tours. Elle a perdu trop d'êtres chers ; trop de visages qui faisaient partie de son quotidien se sont effondrés, torturés et massacrés comme de vulgaires animaux. Et depuis, elle ne sourit plus Claire. Non, elle lutte. Elle lutte pour survivre. Mais elle n'est plus la même, c'est certain. Chaque souffle est plus douloureux que le précédent, chaque sourire forcé lui coûte tout ce qu'elle a, parce qu'elle est ainsi, elle tentera toujours de sauver les apparences. Pour sa famille, pour ses proches et en leur honneur, eux qui sont tombés pour ne jamais se relever. Alors voilà qui est elle, Claire Barrow. L'ombre d'elle-même. Une âme perdue à tout jamais.

"Grindelwald domine l'Angleterre et la Bulgarie depuis 6 ans en quoi cela-t-il influé sur votre quotidien ?"
La question même semble être une vaste plaisanterie. Est-ce vraiment nécessaire de demander à une femme qui a tout perdu si la montée au pouvoir de Grindelwald a influé sur son quotidien ? Bien évidemment. Au moins, Claire est sûre d'une chose : il n'y a aucun autre homme qu'elle déteste plus qu'elle ne hait ce monstre. En six ans, miss Barrow aura tout perdu. Ses amis, l'homme qu'elle aime et puis l'espoir, tout simplement. Parfois, Claire se demande si le monde changera un jour. Cela est-il seulement possible ? Elle doute, elle a peur et elle ne veut pas mourir. Pas comme ça. Non. Pas pour des fautes qu'on lui reprocherait parce que oh, il faut obligatoirement choisir le bien ou le mal. Il n'y a pas d'entre milieu possible. Aucun retour en arrière. Où est passé l'élève farouche et courageuse qu'elle était du temps de Poudlard ? Elle l'ignore. Tout a changé depuis six ans. Et elle le sait, Claire. Rien ne pourra jamais plus être comme avant. Malheureusement.

"Vous voyez un passant dans la rue se faire malmener par deux spaseni, serviteurs de grindelwald, que faites-vous ?"
Claire aimerait sincèrement agir si un passant se faisait malmener par les serviteurs de Grindelwald. Tout d'abord, pour amener un peu d'égalité à ce combat. Elle ne peut pas supporter l'injustice alors pour elle, s'en prendre à un innocent lorsque l'on est en supériorité numérique, c'est faire preuve de lâcheté. Oui, mais voilà, elle ne pouvait en attendre davantage de la part du mal. Vaincre, à tout prix. Oh, ce qu'elle aimerait balancer un sort impardonnable, rien que cette fois. Pour les faire taire, pour supprimer à jamais ces petits rictus de la bouche de ses ennemis. Oui, Claire agirait si elle le pouvait. Mais la question est, le peut-elle vraiment ? Elle risquerait gros. Elle risquerait de ne pas s'en sortir, même. Alors, très honnêtement, elle ne sait pas ce qu'elle ferait. Tout dépendrait sans doute de la situation. Elle se déteste de penser ainsi mais par temps de guerre, il faut savoir se faire passer avant. Mais pourrait-elle se le pardonner ? Pourrait-elle supporter d'avoir fermé les yeux une fois encore, une fois de trop ?

« Vous voila devant le miroir du Riséd, que pensez-vous y voir ? »
Ils sont là, tous les cinq. Ils se sourient et rient parce qu'ils sont ensemble, comme au bon vieux temps. Et surtout, pour la plupart d'entre eux, ils sont en vie. Claire peut imaginer leurs visages, elle se souvient du moindre trait, de la plus petite cicatrice, du grain de beauté ou du cheveux blanc de chacun. Elle les aimait, tous autant qu'ils étaient et si jamais elle se trouvait devant le miroir du Riséd, ce sont eux qu'elle verrait. La main de James dans la sienne, celle de Peter caressant la joue d'Esther et Thelonious, au milieu, seul mais pas désespéré pour autant. Comme autrefois, rien ne serait plus important que cette amitié qui les liait. Et peut-être même, que certains d'entre eux pourraient avoir des enfants, signe que tout va bien dans le meilleur des mondes, que la vie tourne et vaut la peine. Un doux rêve, une belle promesse à jamais brisée. Alors peut-être, pourrait-elle y voir Peter et elle, côte à côte. Tout simplement. Pas comme un couple, non, mais comme deux personnes unies, fortes et qui vaincront. Ensemble.

« Par chance, vous vous trouvez en présence des trois reliques de la mort, mais vous ne pouvez en choisir qu’une. Laquelle prendriez-vous ? »
Aussi étrange que cela puisse paraître, Claire ne choisirait aucune des reliques de la mort, même si cela pouvait changer quoi que ce soit. Des cicatrices, profondes, qui ne se refermeront sans doute jamais mais qui font d'elle ce qu'elle est, qui elle est. Claire ne se retrouve ni dans le don d'invisibilité, ni dans celui de maîtriser la vie ou encore d'invincibilité. Non, elle se méfie de ces pouvoirs, trop puissants, qui pourraient tout aussi bien l'attirer vers le mal. Selon elle, aucun sorcier n'est en mesure de les utiliser. On ne sait jamais ce que tout cela pourrait changer. Revivre, mais à quel prix ? Disparaître, mais pour quoi faire ? Être plus fort que tous, pour finalement être seul ? Non. Non. Claire préfère mener sa vie, de son côté, penser aux bons moments de sa vie d'autrefois, se savoir souvent nostalgique mais être elle-même. Toujours.