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 (ezram) wait and see

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Ezra Shafiq
Silencio
Ezra Shafiq
Silencio
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Âge :  vingt-sept ans
Sang :  sang maudit, sang pur, la malédiction s'accroche à tes veines
Allégeance :  neutre, la politique n'est que vaste fumerie à tes yeux
Profession :  langue-de-plomb spécialisé dans la mort, tu es de ces explorateurs, de ces conteurs que les voyages amènent si loin, tellement loin de l'angleterre
Ancienne école :  les serpentards de vert et d'argent t'ont accueillis entre leur bras.

Priori Incantatem
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MessageSujet: (ezram) wait and see   (ezram) wait and see EmptyJeu 27 Juil - 17:32


(ezram) wait and see

Did you lose what won't return?

Le Voile a toujours eu quelque chose d'instable, de tellement insaisissable. Il y a des fois où les voix s'arrêtent, où le temps s'écoule paisiblement comme si les morts observaient, paisibles, insensibles au monde des vivants. D'autres fois, ils s'agitent, hécatombe de voix se pressant contre le rideau noir, suppliant pour l'attention des vivants. Il y a toujours eu de la fascination au fond de tes yeux clairs pour le mystère qu'est le Voile. Il y a toujours eu un peu de malaise, de tristesse d'entendre parfois, quelque fois – tu essaies de ne pas en être certain, la voix de ta mère ricocher, supplier.  La douleur enserre le cœur, coupant le souffle en plein vol, dressant la peur dans le ventre à chaque fois que sa voix te demande de revenir, de courir dans ses bras là où tu devrais être.

Mais ce n'est jamais vrai. Ce n'est jamais elle. Le Voile n'est pas une chose, une entité compréhensible. Il a toujours été là, il semble avoir toujours été là et il sera encore longtemps là après ta disparition. Inlassablement, des générations de langue-de-plomb se sont écrasés sur les récifs de l'ignorance en ne parvenant pas à  comprendre, à apprendre les subtilités du Voile. Irrémédiablement, vous vous suicidez les uns après les autres tentant vainement d'en percer les secrets sans savoir pourquoi, sans comprendre comment. Les mystères s'étouffent, enserrant ta gorge, entravant ton cœur. Les mystères, pourtant, au fond, t'excite de cette terrible envie de les chasser, de les percer. Sans doute, est-ce pour ça que tu en as fait un métier, une destinée à poursuivre, à vivre. « Sarah ? Mh ?, glisse la blonde en t'observant, te fixant dans les gradins de pierre. Tu as trouvé ? Demandes-tu, souffles-tu, attendant une réponse alors que tu griffonnes quelque chose sur le parchemin. Non. Aucune traces, Shafiq. Un froncement, un froissement de sourcils. Depuis une dizaine de jours, ta collègue et toi, vous vous entêtez, vous vous égarez entre les archives, les parchemins, vous engueulant mutuellement de n'avoir aucune réponse. Tu vas devoir aller voir Quirrel. Un frisson roule le long du dos en pensant au sinistre manoir, chargé d'horreurs empaillés, sous le verni d'une foi respectueuse, vertueuse. Mais si tu insistes, glisse la flambeuse, l'allumeuse, on peut encore tirer à courte paille ? » Son large sourire goguenard se vante encore de ses victoires, de ses appétits cruels pour te ridiculiser, t'humilier. Le sort est décroché d'un souffle, laissant des verrues lui apparaître sur le visage : « Je ne joue pas avec les tricheuses. » claques-tu, assènes-tu, en te redressant, époussetant la cape d'été alors que la peste s'insurge. Dans ton dos, tu entends ses malédictions, ses serments de vengeance. Un sourire paresse, en pensant que définitivement, elle ne sait pas se renouveler, se réinventer.

Un bruit de transplanage te fait déjà disparaître loin de toutes ses promesses. En un instant, te voilà propulsé dans l'allée du domaine Quirrel. Tes yeux se redressent, rencontrant l'austère bâtisse, craquant, pliant sous le poids des dettes, de l'infortune. Tu la connais pourtant bien, tu as longtemps mis tes pas dans ceux d'Isaac pour une visite, des jeux d'adolescent en pagaille. Tu les mets encore, certain de votre amitié, des heures attardées à ses côtés. Le poing est léger contre la lourde porte, les visiteurs sont toujours rares entre les murs du manoir, tu le sais.

Quirrel et Shafiq se sont trouvés balayés par le même sort, acculé par le même rejet. La malédiction vous a mis sur le banc des exilés, des chassés. Les croyances des Quirrel vont ont rejoints, suscitant les moqueries au milieu du dégoût, suscitant ta méfiance. « Bonjour Monsieur Shafiq, souffle l'elfe, le nez baissé dans une drôle de révérence. Monsieur Isaac ne vous attendait pas, il n'est pas là, chuchote la créature comme désolé, paralysé de ne pouvoir te satisfaire. Lentement, doucement, tu glisses en arrêtant la créature, comme pour l'empêcher de se molester, de se frapper. Bonjour, je ne viens pas voir Isaac. Je viens voir Monsieur Quirrel. Il y a une hésitation, un moment de doute dans l'air lorsque tu lâches le prénom. Abraham. Oh ! Monsieur Shafiq doit rentrer ! » Et tu souris doucement, lentement, tu as toujours eu de l'empathie pour les elfes de maison, leur excitation touchante, leur dévotion hallucinante. Sans doute parce que Horus est celui qui t'a élevé, qui a épongé tes larmes, soigné tant de drames. La culpabilité est encore là d'avoir abîmé, repoussé Hooky, d'avoir agressé sa maîtresse.

L'elfe prend ta cape, t'installe dans un fauteuil dans un petit salon usé, vieilli par les années. La croix au-dessus de la cheminée rappelant qu'ici on meurt ou on croit. Un aigle domine l'espace, l’œil terne, les ailes déployés prêt à fendre sur les malheureux. Sur un tableau, la Vierge pleure des larmes de sang. Il y a toujours eu un sentiment pesant, étouffant à chaque visite ici, surtout parce que tu Les sens s'agiter, murmurer plus fort. Elles comptent les souffrances, les violences sur les ailes du fanatisme.  « Monsieur Shafiq voudra du thé ? De l'eau ? Des cookies ?  S'inquiète l'elfe, en se triturant les oreilles. Il se souvient sûrement de tes goûts d'adolescent trop porté sur le théine et le chocolat des biscuits. Un sourire s'étire. Non merci. Monsieur Quirrel en a pour longtemps ? Le maître va bientôt arriver ! », promet la créature, sûre et certaine de son maître. Un soupire s'étire hors des lèvres et tu glisses : « Alors je veux bien un verre d'eau. », concèdes-tu, glisses-tu, refusant de te retrouver entre quatre yeux avec l'elfe de maison. Et il te semble presque qu'il te remercie lorsque ses grands yeux globuleux se teintent d'éclat de joie de pouvoir servir, d'être utile.
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Abraham Quirrell
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Abraham Quirrell
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 (ezram) wait and see B8iw
Âge :  L'âme fatiguée par cinquante-et-unes années de bataille.
Sang :  Pur, envers et contre les moqueries - sang royal d'une pureté préservée aux effluves de folie.
Allégeance :  Après des années à se targuer d'une neutralité à toute épreuve, Abraham s'est enfin décidé à prendre parti pour Abel Shafiq. Porté par l'appel de la Malédiction, persuadé de voir là l'appel de Dieu.
Profession :  Historien magique dans un premier temps, unique domaine de la vie sorcière dans lequel le Quirrell a gagné ses lettres de noblesses, éminent chercheur à la tête bien faite. Taxidermiste aussi, hobby au goût d'éternel. Gourou, parfois. Beau parleur rassemblant derrière lui les égarés, les effrayés. C'est qu'il élargit petit à petit son réseau, le maître de cérémonie.
Ancienne école :  Poudlard - loup parmi les aigles.

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MessageSujet: Re: (ezram) wait and see   (ezram) wait and see EmptyLun 31 Juil - 23:14




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ABRAHAM ET EZRA

(DATE A CONFIRMER)

Les journées du patriarche des Quirrell étaient toutes pour le moins similaires. Les heures partagées entre Dieu et le reste. Tout le temps qu’il ne consacrait pas à son Seigneur était soit dédié à Sephora - douce Madone aux yeux d’argent - soit consacré à ses travaux d’historien. Dès qu’il en avait l’occasion, Abraham aimait également s’adonner à ses passions et vices. Jouer au Tout Puissant au dessus du cadavre trouvé sur la propriété s’étendant derrière le manoir. Retrouver la sensation familière d’un scalpel entre ses doigts rugueux, laisser mains courir le long du corps sans vie. Rendre l’illusion de l’être là où la mort avait pourtant déjà fait son nid, énième pied de nez au Diable rôdant. N’était-ce pas ça, après tout, le véritable pouvoir. Les premières heures de la nuit étaient elles, sans équivoque ni exception, sanctifiées à sa pénitence. Sourire en voyant Sephora resserrer son cilice, serrer les dents sous la morsure du cuir. Les rumeurs allaient bon train sur les Quirrell, précédés en tout temps et toute heure par leur sombre réputation. Si seulement ils savaient. Si seulement ils savaient tout le sang versé sur le sol de la chambre matrimoniale, si seulement ils savaient. Que leurs plus prégnants cauchemars prenaient vie sous le toit des bigots une fois le soleil couché. Une foi sanglante. Dévorante. Sans limite. Une foi qui déchire sans relâche les chairs, les châtiments corporels ayant toujours eu une place prépondérante au sein du foyer mortifère.

Rares étaient les âmes à s’égarer du côté de la demeure familiale des Quirrell de gaité de coeur. Cela faisait bien longtemps qu’on ne se pressait plus sur le pas de leur porte, quémandant les mains tendues la délivrance. L’âge d’or des exorcismes était bel et bien révolu et la solitude s’était installée au creux même des murs de la vieille bâtisse. Abraham n’en avait que faire: il avait un plan. Il avait toujours eu un plan. Les pierres ancestrales ne retrouveraient probablement jamais leur gloire d’antan. Il était trop tard pour cela, le sorcier en avait bien conscience. Il redorerait son nom autant que faire se peu et laisserait un empire rouillé à son héritier lorsque serait (enfin) venu le moment de rejoindre son unique Père au Purgatoire, Sephora à ses côtés. Le fils n’hériterait que d’un cadeau empoisonné, d’un fruit rongé par les vers. Il en était ainsi.

Plongé dans un ouvrage sur l’histoire des géants en Europe de l’Est, une plume fermement vissée entre les mains - le patriarche n’entendit pas le coup asséné aux portes du manoir. Les échos aigus de la voix de son elfe de maison ne manquèrent cependant pas de parvenir jusqu’à ses oreilles. Il y a encore quelques (longs) mois, Helena se serait encore chargé d’aller accueillir les infortunés dans le hall. Officiellement, la jolie sang de bourbe avait succombé des suites d’une variole particulièrement virulente. Le vieil elfe - presqu’aussi vieux que le manoir raillait parfois Abraham - était donc à présent seul en charge de leurs très rares invités.  Abraham relève le nez de son parchemin, la plume en suspens à quelques centimètres du papier jauni. « Oh ! Monsieur Shafiq doit rentrer ! » - sourcil froncé. Monsieur Shafiq.

Croire n’avait jamais été une option chez les Quirrell. C’était inscrit dans la naissance au coeur même de leurs cellules et les rares sceptiques étaient convaincus coûte que coûte. Il n’y avait pas de place dans leurs rangs pour les impies. Et tout dans la décoration du manoir semblait le hurler. Au cas où l’un d’entre eux, pauvre fou infortuné, aurait l’audace d’oser douter de Lui. Lentement, le bigot repose sa plume et se met en marche vers le grand salon. Il a à peine atteint la porte de son bureau que l’elfe transplane à ses côtés, Abraham ne prêtant attention qu’à un mot sur deux (comme d’habitude). Il ne retient de son discours enflammé que le principal: Ezra l’attend dans le salon. Un sourire intéressé se met bien vite à flotter sur les lippes du paternel. Ezra Shafiq, vieil ami de son fils. Eux qui n’ont pas peur de la malédiction planant autour des oiseaux d’Orient. Eux qui n’ont de toute façon rien à craindre de leur bourreau. Eux, les Quirrell. Lui, Abraham. Abraham qui veut comprendre, disséquer, analyser la mort qu’ils semblent distiller sur leur passage comme un délicieux venin. Les visites du langue-de-plomb chez les Quirrell, si elles ne sont pas quotidiennes, ne sont pas tout à fait rares non plus. Cela fait quelques temps déjà que le patriarche se tient à la disposition du Département des Mystères, répondant ci et là à leurs questions historiques. Quoi de mieux, après tout, pour percer les chimères nébuleuses du monde magique que des bribes du passé.

Abraham s’arrête quelques instants dans l’entrebâillement de la porte du salon, se raclant légèrement la gorge alors qu’un léger sourire vient décorer ses traits bourrus. « Ezra. » - le salue t’il presque trop poliment, lui qui a vu le garçon devenir un homme. Le sourire se marque un peu plus. - « Comment vas-tu ? » il s’approche, s’assied dans un fauteuil non loin. Les doigts du bigot effleure le bois de l’accoudoir alors qu’il penche légèrement la tête sur le côté, scrutant son interlocuteur. « Je suppose que tu es ici pour le Ministère ? - négocie t’il finement - que puis je fais pour toi ? »
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Ezra Shafiq
Silencio
Ezra Shafiq
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MessageSujet: Re: (ezram) wait and see   (ezram) wait and see EmptyVen 4 Aoû - 15:11


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Did you lose what won't return?

Certains ont souvent pensés qu'entre monstres, vous vous ressemblez, vous vous assemblez. Il est vrai que les rejets, les rires, la crainte dans le fond des yeux rapprochent les uns des autres. Il est vrai que toi comme Isaac avez partager les bancs de la société. Peut-être que ça vous a rapprochés. Peut-être que ça vous a permis d'un peu plus vous apprivoisez. Les douleurs tissent les amitiés, les renforcent avec un sentiment d'éternité, que rien ne pourra jamais vous arriver. Sur les lèvres, il y a toujours cette étrange tendresse, délicatesse envers l'héritier Quirrel. Et bien sûre, tu acceptes ses mots envers son Dieu, sans comprendre, avec cette étrange méfiance agrippée au fond du coeur. La seule foi jamais connue, jamais vue, est celle de ta mère. Mais, déjà, elle est lointaine. Déjà, la colère s'éprend de tes veines.  Ses mensonges sont encore greffés à ton cœur, cloué à tes douleurs. Et tu sais que jamais, jamais, vous ne vous reverrez.

« Merci », souffles-tu à l'elfe de maison, dans un sourire poli, exquis. La main venant ceinturer le verre d'eau pour le porter à tes lèvres. Il couine et baisse les yeux sous la politesse, sûrement pas habituer à un traitement aussi humain, aussi chaleureux. Déjà, l'elfe disparaît un crac, te laissant seul dans le salon modeste et décoré à l'effigie des croyances des Quirrell. Tu ne te fais jamais d'illusions sur les traitements réservés ici, sur le dévouement envers un Dieu aussi exigeant que tyran à tes yeux. Tu n'as jamais accepté l'idée que la bienveillance d'un être aussi cruel soit admise, acceptée par tous. Tu l'as pourtant étudié pour essayer de comprendre, d'apprendre d'Isaac. Faute est de constater que tout vous sépare, vous éloigne sur ce point-là.

Au loin, tu entends la voix de l'elfe, une porte claquée, des pas légers sur le parquet. Tu prends une autre gorgée, un autre instant pour fixer la porte entrebâillée. Il serait faux d'avouer que tu es tout à fait serein en posant les pieds ici. Il serait plus vrai d'ajouter qu'il y a toujours eu un peu d’appréhension, de tension à évoluer entre les croix et les animaux empaillés. Les voix, au fin fond du cerveau, t'appellent, te soufflent ce qui s'est passé entre les murs de la demeure ancestrale. Les exorcismes succèdent aux coups de fouet pour se purifier, pour être digne d'un éternel cruel. De la gloire à la chute, sur les murs tremblent des générations de Quirrel, toujours plus croyants, toujours plus obsédés par l'idée des cieux les attendant. Le malaise s'écoule dans tes veines, trébuchent sur ta gêne, puisque toi, tu les entends ces vies toutes dévouées à leur cause. Tu les entends ces vérités derrière les dorures, les blessures de la grande bâtisse.

Un raclement de gorge te tire de tes pensées, te forçant à buter dans les yeux d'Abraham. Les yeux bruns sont attentifs contre le vert sombre. « Ezra. »  , glisse-t-il, souffle-t-il, alors que ses lèvres s'étirent dans un sourire. Il a toujours été poli le patriarche. Jamais un mot prononcé plus haut que l'autre, jamais un faux pas en ta présence, alors pourquoi cette méfiance greffée au coeur ? « Monsieur Quirrell », lâches-tu, dans la même attitude, dans la même politesse glacée, pressée. Là où il dit « tu », tu lui sers du « vous » parce que la distance a toujours été marquée, affirmée malgré les années à se côtoyer. On t'a appris à respecter tes aînés,  à leur montrer du respect. Alors pourquoi sembles-tu toujours t'en servir comme un bouclier ? Tu as pourtant appris à moins te méfier, à laisser un peu tomber les barrières avec le Quirrell. De mondanités en secrets d'histoire, tu as appris à venir à lui, à lui sourire sincèrement, doucement. « Comment vas-tu ? » , glisse-t-il, jongle-t-il, se souciant toujours de toi. « Comme d'un retour de voyage, la peau est un peu plus basané comme à chaque retour, les yeux plus brillants d'allégresse. Certains hommes vivent pour leur expédition, leur addiction à l'adrénaline de chaque découverte, d'autres préfèrent la douceur d'un quotidien, des même visages. Sur la langue, il y a toujours des centaines d'histoires fuyantes, passionnantes. Il y a aussi l'envie de repartir, de vivre pour d'autres gloires, d'autres mémoires qui ne vivent que pour être retrouvées, regagnées.  L'un et l'autre, vous partagez ses passions voraces, tenaces pour ses trésors perdus, pour ses envies de tout découvrir, de tout voir. Un sourire se fait plus doux, plus volatile : Déjà lassé des même paysages. Parce que la vie londonienne t'ennuie, parce que tu vis pour d'autres horizons. Tu ne reviens que pour Neith, que pour veiller que tout va bien, que Delilah n'est pas encore mariée, ne s'est pas envolée loin de toi, de tes bras. Et vous ? Je suis navré de vous déranger, t'excuses-tu toujours un peu, toujours à chaque visite. J'espère ne pas vous interrompre dans vos recherches. » Tu sais comme il est chiant, ennuyant de perdre le fil des mots sur un parchemin, de devoir tout recommencer à chaque fois qu'on est dérangés, arrachés à son travail.

Il s'approche, s’assoit sur l'autre fauteuil non loin de toi. Abraham a toujours semblé respecter tes distances, tes limites, ton refus d'être touché, effleuré comme si il savait, comme si il t'avait soigneusement observer. « Je suppose que tu es ici pour le Ministère ?  Pose-t-il dans une question, que vous savez tout deux, rhétorique. D'un « oui », tu réponds tout de même, balayant les mystères de ta visite. Que puis je fais pour toi ? » Et ainsi se joue toujours la valse de vos échanges. Ainsi apprend un peu l'élève du maître historien. Un raclement de gorge, tu te redresses un peu dans le fauteuil, ne faisant pas durer inutilement le suspense : « Nous travaillons sur le Voile, lâches-tu doucement, sobrement. Ce n'est un secret pour personne que la salle de la mort passe ses années à tenter de déchiffrer ce rideau déchirant l'espace où les morts se pressent pour appeler, supplier les vivants. Et nous tentons d'en établir les origines. Mon apprentie a déjà retourné les archives sans rien trouver. Les sourcils se froncent, se froissent, agacé par l'inefficacité de Sarah. Alors que la pauvre n'y peut rien. Monstre habitué au travail bien fait, utile, tu n'as pas pour règle les échecs, les travaux mal faits, les tâches accomplies à moitié. Il semble qu'il a toujours été là, qu'on a construit le Ministère et qu'on l'a découvert à ce moment. Il n'y a rien, aucune indications. Je ne sais pas si quelqu'un a volontairement perdu l'information ou si elle n'a jamais été recensée. Mais on m'a chargé d'en établir les origines et un protocole d'étude. Il n'est pas forcé de savoir que le protocole doit vous permettre de l'étudier en toute sécurité, sérénité. Si bien sûre, il marche, l'objectif serait de savoir ce qu'il y a par delà le rideau, d'en percer le mystère, voir d'y envoyer quelqu'un et de le faire revenir. Tâche, ô combien, impossible depuis des générations. Donc, voici, ma question : Avez-vous des informations concernant le Voile ? » , poses-tu, demandes-tu, le plus sobrement et doucement du monde comme si vous parliez thé et météo, comme si il n'était question que de simples banalités.                

Abraham est connu pour son savoir, ses nombreuses recherches. Il s'est taillé une réputation dans le domaine qui amène forcément le Ministère à ses portes, à son chevet, quémandant des informations. Et tu dois bien avouer, que dans le fond, il y a un peu d'admiration pour la somme de ses connaissances, de son intelligence. Et si cela fait de Quirrell un monstre, soit, tu veux bien l'être également, évidemment.
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Abraham Quirrell
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Sang :  Pur, envers et contre les moqueries - sang royal d'une pureté préservée aux effluves de folie.
Allégeance :  Après des années à se targuer d'une neutralité à toute épreuve, Abraham s'est enfin décidé à prendre parti pour Abel Shafiq. Porté par l'appel de la Malédiction, persuadé de voir là l'appel de Dieu.
Profession :  Historien magique dans un premier temps, unique domaine de la vie sorcière dans lequel le Quirrell a gagné ses lettres de noblesses, éminent chercheur à la tête bien faite. Taxidermiste aussi, hobby au goût d'éternel. Gourou, parfois. Beau parleur rassemblant derrière lui les égarés, les effrayés. C'est qu'il élargit petit à petit son réseau, le maître de cérémonie.
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MessageSujet: Re: (ezram) wait and see   (ezram) wait and see EmptyJeu 24 Aoû - 22:55




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ABRAHAM ET EZRA

(DATE A CONFIRMER)

Le patriarche a toujours eu une certaine affection pour le gamin Shafiq. Une tendresse matinée du venin de la curiosité, une certaine compréhension aussi. Il sait ce que ça fait, Abraham. Il sait ce que ça fait de se retrouver mis à l’écart du monde, d’être suivi par les murmures et les rumeurs. Plus que quiconque, le Quirrell est bien conscient des peines qu’infligent au coeur l’exil forcé. Il a apprit à ne plus y faire attention, Abraham. Il a apprit à ignorer l’ignominie des pêcheurs, bigot vicieux manipulant les mots et les bénédictions comme on aiguise une lame. Quelque part entre un fouet et un cilice, bien avant la naissance du patriarche, la foi des Quirrell s’était transformée. Le maître des lieux n’avait après tout jamais rien connu d’autre que l’extrémisme d’un Dieu vengeur et manipulateur, les croyances de sa famille profondément ancrées dans les versets de l’Ancien Testament. Rares étaient les âmes à se sentir à l’aise autour de lui, le patriarche portant probablement la folie sur ses traits dévots. L’orbe luisante d’une lueur malsaine, la frénésie de son fanatisme écrite à l’encre rouge sang au creux même de sa peau parcheminée. Pour sauver son âme, la patriarche s’était résolu à des horreurs sans nom, déterminé à gagner sa place à la droite du Seigneur - et qu’importe s’il lui fallait dans l’exercice sacrifier les apostats.

Le patriarche Quirrell faisait partie de ces hommes capables d’inspirer la méfiance tout en se passant de mots. Sa politesse porte la marque des monstres, insidieuse, latente. Probablement Ezra est-il mieux placé que quiconque pour se rendre compte des horreurs coulant à même les murs. Peut être le Shafiq est-il le mieux placé pour voir, entendre, à travers la politesse et les mots mesurés. Le berger les mènera tous à l’abattoir sans ne serait-ce que sourciller, sans ne serait-ce qu’hésiter. Là où le monde ne voit qu’un vieil homme aux idées décalées et à la foi abrupte, là où le monde ne voit qu’une grenouille de bénitier à la dévotion sans limites - Ezra, lui, voit malgré lui au delà du masque. Ce masque que les Quirrell revêtissent, l’un après l’autre, depuis des générations. Sans jamais se fatiguer, sans jamais douter du bienfondé de leurs méthodes ou de leur cause. Leur monde est fragile.

« Comment vas-tu ? » s’entend-il déclamer comme une invitation à rentrer un peu plus dans son monde, comme une invitation à percer à jour ses secrets. Car derrière la politesse et la curiosité, il y a l’intérêt. Malsain, grondant. Car derrière la platitude d’une banalité servie entre deux regards posés, il y a la Malédiction. La Malédiction qui l’ensorcelle et le fascine, la Malédiction qu’il pense pouvoir défier, défaire, démonter. la Malédiction qu’il pense pouvoir comprendre, aimer, apprécier. « Comme d'un retour de voyage - » l’envie d’ailleurs épinglée au bout de la langue, jamais vraiment rentré, toujours une partie de lui ailleurs. Les envies de voyage d’Ezra rappellent au patriarche des souvenirs qui lui semblent tout droit sortis d’une autre vie. Des souvenirs d’un temps où le jeune homme d’hier ne demandait rien de plus que de partir à la découverte du monde, de se mettre en quête des artéfacts et des reliques peuplant ses croyances et celles des autres. L’homme de foi, l’homme de curiosité et l’homme d’Histoire. Mais la vie avait prit le pas sur ses rêves d’adolescent et le patriarche n’avait voyagé qu’en de rares occasions à l’occasion de l’une ou l’autre conférence magique. Pas de grandes expéditions ni de grandes découvertes, pas d’autres paysages que ceux de Londres. Alors, parfois, le patriarche se repaît des histoires de son cadet, visitant au fil de ses mots quelques contrées exotiques.

« Et vous ? Je suis navré de vous déranger, j'espère ne pas vous interrompre dans vos recherches. » le patriarche hoche légèrement la tête par la négative, balayant ses inquiétudes d'un geste leste de la main et s’assoyant dans un des fauteuils non loin de son hôte. Ses recherches peuvent attendre. Il esquisse un sourire poli alors qu’il rassure le Shafiq de quelques mots posés. « Ne t’inquiète pas pour ça. » La suite de la conversation est une danse bien rodée, valse des mondanités dont ils connaissent tout les deux toutes les subtilités. Ca en aurait presque perdu de sa saveur, de son piquant. Presque. Abraham lui donne l’opportunité de poser sa question, lui offres à son tour une porte sur ses connaissances, sur son monde. Probablement dans le but d’enfin avoir accès au sien. Peut être un peu, aussi, parce que le patriarche apprécie d’enfin se sentir utile. Estimé. Lui que le monde évite. Abraham se redresse imperceptiblement, les traits concentrés alors qu’il laisse Ezra lui expliquer la situation. « Nous travaillons sur le Voile - » un sujet qui a toujours eu les faveurs du patriarche Quirrell. Lui que la mort obsède, lui que la mort fascine. Lui qui se verrait bien en percer les mystères. « Et nous tentons d'en établir les origines. Mon apprentie a déjà retourné les archives sans rien trouver. Il semble qu'il a toujours été là, qu'on a construit le Ministère et qu'on l'a découvert à ce moment. Il n'y a rien, aucune indications. Je ne sais pas si quelqu'un a volontairement perdu l'information ou si elle n'a jamais été recensée. Mais on m'a chargé d'en établir les origines et un protocole d’étude. » sans même s’en rendre compte, sans même y penser, le patriarche Quirrell hoche doucement la tête au fil des mots du Shafiq. Le voile… Ce voile qui occupait depuis un nombre incalculable d’années des générations et des générations de langue-de-plomb. Si le monde magique recelait nombre de mystères, celui entourant le voile de la mort semblait être l’un des plus prégnants. Qui ne voudrait pas, après tout, conquérir jusqu’à la Faucheuse. Qui ne voudrait pas, après tout, se prendre pour Dieu - ne serait ce que pour quelques instants.

Le silence retombe quelques instants, Abraham perdu dans ses pensées. Derrière ses yeux bleus gris se mêlent réflexions et connaissances, le dévot laissant la question du langue de plomb faire son oeuvre dans son esprit tortueux. Le Quirrell avait accumulé bien des informations avec les années. Le voile cependant, avait toujours résisté à ses recherches. Les informations disponibles à ce sujet étaient rares, précieuses et extrêmement dures à trouver. « Cela ne m’étonne pas plus que ça qu’aucune information à propos du Voile ne soit à disposition… - » réfléchit à voix haute le patriarche « - les informations à son sujet ont toujours été extrêmement rares, pour ne pas dire inexistantes. » confesse le Quirrell d’un ton égal. Il s’avance un peu plus sur le bord de son siège, une moue concentrée décalquée sur ses traits bourrus. « Mes recherches m’ont principalement éclairé sur l’origine de son appellation plus que sur son histoire concrète mais peut-être cela peut-il vous donner des pistes - » vous, les chercheurs « - il semblerait que le Voile tire en réalité fait ses origines de l’Hébreu et que ça soit une référence au voile qui séparait alors le corps du temple du tabernacle en lui-même. » la foi derrière les plus grandes des mystères. Le silence retombe pour quelques secondes. « Ce n'est malheureusement pas grand chose de concret mais cela peut très certainement vous donner une nouvelle piste à explorer afin d'en comprendre les origines... »
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