lily-rose rawena goldstein

Il était 3 heures du matin, quand Ruth Goldstein ressentit les premières contractions. Bientôt, sa petite fille serait là. Elle ressentit à la fois une inquiétude énorme, une grande appréhension, une tristesse profonde et une joie sans nom. Tant de sentiments contradictoires, pour un évènement qui se voulait heureux. Pourtant, tout s’estompa quand elle entendit les premiers cris de son bébé. Lily-Rose. Du bébé, elle devint un magnifique bambin. Son visage s’éclairait lorsqu’elle apercevait sa mère et elle tendait ses bras en criant un petit « Maman », d’une voix cristalline. C’est à cette même période, que Ruth rencontra Bruce Lightwood. Un magizoologiste. Celui qui, plusieurs années plus tard, deviendrait son époux et le père adoptif de sa fille. Assise sur le canapé avec lui, elle tourna légèrement la tête vers son nouveau petit ami, qui tenait Lily sur ses genoux. « Je ne t’ai jamais raconté comment j’avais eu Lily ? », murmura-t-elle. Il secoua négativement la tête et elle soupira profondément. « J’étais à New-York, il était tard… et j’ai eu le malheur durant une réunion de sorcier de provoquer un sang pur. Il m’a suivi jusqu’à ce qu’il puisse m’entrainer dans une ruelle sombre et m’a… violé. J’étais une sang-mêlée, il croyait avoir tous les droits sur moi parce que je n’avais pas le sang pur. Plusieurs semaines plus tard, je me suis rendu compte que j’étais enceinte et pendant toute ma grossesse j’ai prié pour que mon bébé ne lui ressemble pas... ». Elle soupira longuement. Bruce posa une main sur son épaule et en même temps, il serrait Lily contre lui. « Je serais toujours là pour vous. », promit-il d’une voix solennelle et bien sûr, il tint sa promesse. Plusieurs années plus tard, il épousa Ruth et devint le père adoptif de Lily dont il était extrêmement proche. Il lui apprenait tout ce qu’il pouvait, il était toujours présent pour elle. Ils étaient très complices, il était vraiment devenu sa figure paternelle, son modèle de vie.

Bagages en mains, chien à ses pieds : Lily attendait que le Poudlard Express n’arrive sur la plateforme 9 ¾, accompagnée par ses parents. Blottie dans les bras de sa mère, elle sentait que celle-ci caressait tendrement ses cheveux comme elle avait l’habitude de le faire depuis l’enfance. Au fond, elle ressentait la tristesse et la mélancolie de sa mère, ce qui l’incita à relever les yeux vers elle, la questionnant du regard pour qu’elle avoue ce qui la rendait aussi malheureuse. « J’aurais aimé que tu ailles à Ilvermorny. », avoua sa mère avec un certain regret dans la voix. « Mais…Poudlard, c’est bien, non ? », demanda la jeune fille, sondant sa mère du regard avant que celle-ci n’hoche la tête pour approuver.  « Tu verras, tu t’y plairas, Lily. », ajouta Bruce d’une voix tendre, comme pour la rassurer. Il avait toujours essayer de faire en sorte qu’elle aille bien, qu’elle soit heureuse, qu’elle vive dans un environnement seins et qu’elle ne manque de rien. Il était toujours là, lorsqu’elle était inquiète ou lorsqu’elle avait peur… Il était toujours là dans les bons, comme dans les mauvais moments. Bruce, c’était peut-être son père adoptif mais…c’était réellement quelqu’un d’important dans sa vie.  « Tu crois que j’irai dans quelle maison ? », demanda Lily d’une voix inquiète. Il ne sembla pas réfléchir, connaissant déjà la réponse, cependant… il fixa la jeune fille dans les yeux pendant quelques secondes, pas certain de vouloir lui dire, pour ne pas lui gâcher la surprise. Finalement, il esquissa un fin sourire, avant de poser sa main sur son épaule. « Serdaigle, c’est sûr et certain. », répondit son Bruce avec assurance, admirant la joie apparente sur le visage de sa fille adoptive.  

« … Serdaigle ! », s’écria le Choixpeau magique, rassurant la jeune enfant, qui soupirait de soulagement. Lily repensa à la phrase de son père adoptif, à la certitude qu’il avait quant à sa future maison. Il avait raison, comme souvent, et il serait sûrement ravi de le savoir...

« Maman, papa,

La première semaine à Poudlard vient de s’achever. J’aime beaucoup cet endroit, je me suis déjà fait beaucoup d’amis dans ma nouvelle maison...D’ailleurs, je suis à Serdaigle ! Papa avait raison, comme d’habitude…Je me suis fait une amie, Evelyn. Elle est à Serdaigle, comme moi. On s’entend vraiment bien, on s’entre-aide beaucoup et c’est vraiment bien de l’avoir près de moi. Elle connait plein de choses, du coup on échange nos connaissances et c’est enrichissant. Les cours sont très intéressants, j’apprends beaucoup de choses et les professeurs sont passionnants. Bientôt, les matchs de Quiddich vont commencer, j’ai hâte d’aller les voir et de pouvoir soutenir ma maison !

Je m’amuse beaucoup à Poudlard, mais vous me manquez beaucoup. J’ai hâte de vous revoir aux prochaines vacances.

Je vous aime.
Lily-Rose. »

« Tu as tellement grandit. ». L’adolescente leva les yeux au ciel. « Je suis à Poudlard depuis deux mois, maman… », répliqua-t-elle gentiment à sa mère. C’est vrai, comment pouvait-elle voir une différence en si peu de temps ? Ce n’était pas en deux mois qu’elle avait pu grandir au point que sa mère lui fasse une remarque sur ce point-là. « Je sais, mais le temps passe vite et… ». Lily allait la couper pour la rassurer, mais elle n’eut pas le temps de le faire. Bruce fut bien plus rapide qu’elle. « Tu nous manques à la maison, princesse », ajouta-t-il en posant une main sur son épaule, voyant bien que ça agaçait l’adolescente d’être prise pour une enfant. Lily esquissa un sourire pour son père, puis pour sa mère. « Vous aussi, vous me manquez. », répondit-elle doucement. C’est vrai. Parfois, ils lui manquaient beaucoup…mais elle n’avait pas réellement le temps de penser à ça, il y avait tant de choses à faire à Poudlard.

Lily avait toujours été empathique, elle ressentait facilement les émotions des autres personnes mais…ça n’avait jamais alerté personne, jusqu’à sa troisième année à Poudlard.  « Mademoiselle Goldstein ? », gronda son professeur, espérant que la crise qu’elle faisait ne soit qu’une blague. Aujourd’hui, c’était travaux pratiques…et l’adolescente s’était littéralement écroulée sur les genoux, ses mains plaquées sur ses tempes, après avoir considérablement pâlit et avoir senti sa vision se troubler. Elle ressentait à la fois l’agacement de son professeur, la détresse de certains de ses amis, la panique des autres, la réjouissance de ceux qui ne l’appréciaient pas. Elle avait l’impression d’être submergée par toutes ces émotions, elle avait l’impression qu’elle allait s’écrouler. « Mademoiselle Goldstein, vous allez bien ? », demanda finalement le professeur, s’accroupissant à côté d’elle, une main se posant sur son épaule. Lily releva ses yeux remplis de larmes vers ceux de l’homme d’autorité en face d’elle, s’apprêtant à parler mais…elle fut bloquée. Elle n’arrivait pas à parler, haletante à cause de la douleur. Bientôt, toute cette souffrance qu’elle ressentait prit le dessus et elle perdit connaissance.

Quelques jours s’étaient écoulés, quand Ruth Goldstein et Bruce Lightwood firent rentrer Lily-Rose à la maison. Le directeur de Poudlard, ainsi que le corps infirmier de l’école, avaient décrétés qu’il fallait qu’elle se remette de son état dans un environnement calme…ce qui n’était pas le cas de l’école en ce moment. « Qu’est-ce qu’il s’est passé, Lily? ». L’adolescente releva les yeux vers sa mère, avant d’hausser les épaules. « Je…Je ne sais pas… ». Elle savait que cette réponse ne conviendrait pas à sa mère, alors elle rassembla ses souvenirs et essaya de lui raconter au mieux ce qu’elle avait ressenti, même si elle ne comprenait toujours pas ce qu’il s’était réellement passé. « Je me suis sentie submergée d’émotions, je sais de quelles personnes ça venait à chaque fois. Je…Evelyn ressentait de la peur, mêlée à de l’inquiétude. D’autres ressentaient…de l’incompréhension… de la peur… de la joie… ». Elle marqua une pause, pour ramener ses jambes contre sa poitrine, ses yeux quittant le regard de sa mère. Elle espérait ne jamais revivre ça, elle avait eu tellement peur et tellement mal. « Je ne contrôlais plus rien, j’avais…mal à la tête. J’avais l’impression qu’elle allait exploser, que j’allais…mourir. ». Ruth et Bruce échangèrent un regard inquiet qui fit comprendre à Lily qu’ils avaient une vague idée de ce dont elle souffrait.

Empathe. Elle était empathe. Génial. Bon…Heureusement, ce n’était pas trop présent pour l’instant et elle faisait des crises rarement. L’un de ses professeurs, connaissant très bien cette particularité l’aidait à maitriser au mieux ses crises pour qu’elles soient les moins douloureuses possibles et qu’elles se répètent le plus rarement possible. Durant ses années Poudlard, il y eut des moments où elle s’isolait pour être tranquille, quand elle sentait qu’elle n’allait plus pouvoir supporter les émotions des autres et quand c’était impossible, elle se concentrait pour ne pas que ça prenne le dessus. Il y eut des fois où c’était trop intense pour résister et d’autres où elle y arriva à la perfection. De l’adolescente fragile, elle devint une jeune femme forte avec des convictions et une envie de vivre sa vie comme bon l’entendait. Elle apprenait à vivre avec sa particularité, elle travaillait en tant que magizoologiste comme son père et avait rejoint le groupe Lux… L’armée de Dumbledore était celle qui ressemblait le plus à ses convictions, à ses choix de vie et à ce pour quoi elle voulait se battre. Elle ne pouvait pas rester de glace face à tous ces événements.